Le platelage en madriers est utilisé pour obtenir de plus longues portées et supporter des charges plus lourdes que les panneaux faits en contreplaqué ou en lamelles orientées (OSB). Il est employé surtout quand le platelage sert à des fins architecturales et que son aspect est important ou que le comportement au feu doit satisfaire aux exigences définies pour la construction en gros bois d’œuvre à la partie 3 du Code national du bâtiment du Canada. Le platelage en madriers est surtout employé dans les structures en bois massif et à poteaux et à poutres. On le pose à plat sur des appuis, pour fabriquer une dalle structurale pour les planchers ou les toitures.
Le platelage en madriers peut être utilisé en milieu sec ou humide et il peut être traité avec des produits de préservation, si l’essence dont il se compose s’y prête. Des clous et des pointes sont employés pour fixer d’une part les madriers adjacents, et d’autre part, le platelage à ses appuis.
Le platelage est offert habituellement dans les essences suivantes :
- sapin de Douglas (groupe d’essences sapin de Douglas-mélèze)
- pruche de l’Ouest (groupe d’essences pruche-sapin)
- différentes essences d’épinette, de pin et de sapin (groupe d’essences EPS)
- thuya géant (groupe d’essences nordiques)
Pour fabriquer le platelage en madriers, on façonne le bois de sciage au moyen d’un procédé d’usinage spécial, afin de lui donner un profil à rainure et languette, par exemple, en V. Le platelage en madriers est produit en général dans trois épaisseurs : 38 mm (1 ½ po), 64 mm (2 ½ po) et 89 mm (3 ½ po). Le platelage de 38 mm (1 ½ po) est doté de rainures et languettes simples et celui qui est plus épais est doté de rainures et languettes doubles. Le platelage de plus de 38 mm (1 ½ po) comporte des trous de 6 mm (¼ po) de diamètre tous les 760 mm (2,5 pi) pour faciliter le clouage des madriers adjacents à l’aide de pointes. Les dimensions et les profils types sont indiqués ci-dessous.
On peut se procurer le platelage en madriers dans des longueurs variées, allant de 1,8 m à 6,1 m (6 pi à 20 pi). Le platelage peut aussi être commandé en longueurs précises, selon la disponibilité et moyennant des frais supplémentaires. Dans le cas du platelage toutes longueurs, l’une des spécifications types serait : composé à 90 % de planches d’au moins 3,0 m (10 pi) de long, dont 40 % ont une longueur de 4,9 m (16 pi) ou plus.
Le platelage en madriers est offert en deux qualités :
- qualité de choix (Sel)
- qualité commerciale (Com)
Le platelage de choix possède une plus belle apparence et il est plus résistant et rigide que le platelage commercial.
Le platelage en madriers doit être fabriqué conformément à la norme CSA 0141 et classé selon les Règles de classification pour le bois d’œuvre canadien de la Commission nationale de classification des sciages (NLGA). Contrairement au bois d’échantillon, le platelage en madriers ne comporte pas d’estampille de qualité. Il faut donc obtenir une attestation de qualité écrite auprès du fournisseur ou faire appel à un organisme de classification accrédité pour qu’il vérifie le matériel fourni.
Pour réduire le plus possible le retrait et le gauchissement, le platelage en madriers est constitué d’éléments en bois de sciage séché jusqu’à l’atteinte d’une teneur en humidité de 19 % ou moins au moment du surfaçage (bois sec). Si le bois constituant le platelage est vert, l’assemblage à rainure et languette peut devenir lâche avec le temps, ce qui risque de réduire le comportement structural et la tenue en service.
On peut poser les madriers individuels simplement entre chaque appui, mais, le plus souvent, ils sont de longueurs variées avec une portée traversant plusieurs appuis afin d’économiser et ainsi tirer profit de leur rigidité accrue. Il existe trois techniques de pose de platelage en madriers : aléatoire et contrôlée, à simple portée et à portée double continue. Règle générale, la portée du platelage posé de façon aléatoire et contrôlée ne doit pas dépasser par plus de 600 mm (2 pi) la longueur du matériel expédié ayant 4,9 m (16 pi) ou plus de longueur (40 % du platelage). Les deux dernières méthodes de pose nécessitent des longueurs prédéterminées de madriers et engendrent donc des coûts supplémentaires.