Les préoccupations à l’égard des changements climatiques favorisent la décarbonisation du secteur du bâtiment, ce qui signifie notamment l’utilisation de matériaux de construction responsables pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et améliorer le rendement opérationnel tout au long du cycle de vie des bâtiments. Le secteur de la construction compte pour plus de 10 pour cent des émissions totales de GES au Canada. Il joue un rôle important dans l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ces changements. La diminution des effets des bâtiments sur les changements climatiques offre un rendement environnemental élevé pour un investissement économique relativement faible.
Le gouvernement du Canada, en tant que signataire de l’Accord de Paris, s’est engagé à réduire les émissions de GES du Canada de 30 pour cent sous les niveaux de 2005 d’ici 2030. De plus, le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques reconnaît que les produits forestiers et du bois peuvent contribuer à la stratégie de réduction des émissions nationales :
- en améliorant l’emmagasinage du carbone en forêt;
- en accroissant l’utilisation des produits du bois dans le domaine de la construction;
- en générant du carburant à partir de la bioénergie et des bioproduits;
- en favorisant l’innovation dans le développement de bioproduits et dans les pratiques de la gestion forestière.
L’importance du secteur forestier et des produits du bois en tant que volet crucial de l’atténuation des effets des changements climatiques est aussi réitérée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui a déclaré qu’une stratégie de gestion forestière durable visant le maintien ou l’augmentation de nos réservoirs de carbone en forêt, tout en produisant du bois d’œuvre, de la fibre de bois ou du carburant, entraîne le bénéfice le plus durable pour atténuer les changements climatiques. De plus, le GIEC affirme que les « options d’atténuation du secteur forestier comprennent le prolongement de la rétention du carbone dans les produits ligneux récoltés, la substitution des produits et la production de la biomasse pour la bioénergie ».
Le secteur forestier canadien promet de retirer 30 mégatonnes de dioxyde de carbone (CO2) par année d’ici 2030, soit l’équivalent de 13 pour cent des engagements nationaux du Canada en vertu de l’Accord de Paris. Plusieurs mécanismes serviront à relever ce défi, notamment :
- la substitution de produits, à l’aide de bioproduits au lieu de sources énergétiques et de produits dérivés de matières combustibles;
- les pratiques de gestion forestière, dont l’utilisation accrue et améliorée des résidus et un meilleur aménagement du territoire, ainsi qu’une meilleure croissance et un rendement accru;
- la comptabilisation des réservoirs de carbone de bioproduits de longue durée;
- une plus grande efficience dans les procédés de fabrication de produits du bois.
Le Canada abrite 9 pour cent des forêts mondiales, ce qui lui donne la possibilité d’agir comme un énorme puits de carbone en absorbant et en emmagasinant le carbone. Chaque année, le Canada récolte moins de un-demi pour cent de ses forêts, ce qui a laissé le couvert forestier constant au siècle dernier. Une gestion forestière durable et les exigences juridiques en matière de reboisement contribuent à maintenir ce vaste réservoir de carbone. Une forêt est un système naturel qui est considéré comme neutre en carbone, pourvu qu’elle soit gérée de manière durable. En d’autres mots, elle doit être reboisée après la récolte et non convertie à d’autres fins. Les règlements de gestion forestière du Canada sont parmi les plus stricts du monde, exigeant un reboisement réussi après la récolte de forêts publiques. Gérées avec intendance, les forêts constituent une ressource renouvelable qui sera disponible pour les générations futures.
Le Canada est par ailleurs un chef de file mondial en certification forestière volontaire par des tiers, ce qui permet de garantir encore plus la durabilité de la gestion forestière. Les programmes de gestion forestière durable et les programmes de certification s’efforcent de préserver la quantité et la qualité des forêts pour les générations futures, de respecter la diversité biologique des forêts et l’écologie des espèces qui y vivent, tout en respectant les collectivités touchées par les forêts. Les sociétés canadiennes ont obtenu des certifications par des tiers pour plus de 150 millions d’hectares (370 millions d’acres) de forêts, soit la plus grande superficie de forêts certifiées de par le monde.
La forêt, qui emmagasine le carbone biogénique dans le sol et les arbres, constitue un bassin de carbone. Le carbone demeure emmagasiné jusqu’à ce que les arbres meurent et se dégradent ou brûlent. Lorsqu’un arbre est coupé, 40 à 60 pour cent du carbone biogénique demeure dans la forêt, tandis que le reste est éliminé sous forme de billots; une grande partie de ce carbone est transféré dans le bassin de carbone des produits du bois, dans l’environnement construit. Les produits du bois continuent d’emmagasiner ce carbone biogénique, souvent pendant des décennies, comme c’est le cas des bâtiments en bois, ce qui retarde ou empêche les émissions de CO2.
Les produits du bois et les systèmes de bâtiment en bois peuvent emmagasiner de vastes quantités de carbone; 1 m2 d’EPS emmagasine environ 1 tonne d’équivalent de CO2. La quantité de carbone emmagasinée dans un produit du bois est directement proportionnelle à la densité du bois. La maison unifamiliale canadienne moyenne emmagasine presque 30 tonnes d’équivalent de CO2 à l’intérieur des produits du bois qui ont servi à sa construction. En fait, la plupart des bioproduits de construction emmagasinent plus de carbone dans la fibre de bois qu’ils n’en dégagent pendant les étapes du cycle de vie que sont la récolte, la fabrication et le transport.
En général, les bioproduits comme le bois qui grandissent naturellement, avec l’aide du soleil, ont des émissions intrinsèques inférieures. Les émissions intrinsèques surviennent pendant le procédé de production des matériaux de construction, qui commence par l’extraction ou la récolte de la ressource et se poursuit jusqu’à la fabrication, au transport, à la construction et à la fin de vie du produit. La bioénergie produite à partir de biorésidus, comme l’écorce d’arbre et la sciure de bois, est principalement utilisée pour générer de l’énergie pour la fabrication de produits du bois en Amérique du Nord. Les produits de construction en bois ont de faibles émissions de GES intrinsèques, puisque la matière première grandit à l’aide d’énergie solaire renouvelable, leur fabrication exige peu d’énergie issue de combustibles fossiles et les options en fin de vie sont nombreuses (réutilisation, recyclage, récupération d’énergie).
Les produits du bois peuvent se substituer à d’autres matériaux de construction et sources d’énergie à forte teneur en carbone. Les émissions de GES sont par conséquent évitées par l’emploi de produits du bois plutôt que d’autres produits de construction à plus forte intensité de GES. Les facteurs de substitution (kilogrammes de CO2 évités par kilogrammes de bois utilisé) ont été estimés pour calculer la quantité de carbone évitée par l’utilisation de produits du bois dans la construction.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter les ressources suivantes :
Lutter contre les changements climatiques dans le secteur du bâtiment : la réduction des émissions de carbone (Conseil canadien du bois)
La conception de structures en bois résistantes et adaptatives (Conseil canadien du bois)
Défi « 30 en 30 » des changements climatiques des produits du bois du Canada (Association des produits forestiers du Canada)
Construire avec le bois = une protection du climat proactive (Binational Softwood Lumber Council et Université d’État de New York)
Ressources naturelles Canada
Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques (Gouvernement du Canada)
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat