On estime que les bâtiments consomment de 30 à 40 pour cent de toute l’énergie consommée en Amérique du Nord. Au Canada, la majorité de l’énergie d’exploitation des bâtiments résidentiels provient du gaz naturel, de l’huile ou de l’électricité et sert au chauffage. Étant donné que les bâtiments sont une source importante de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre au Canada, l’efficacité énergétique du secteur de la construction est essentielle pour atteindre les cibles d’atténuation des changements climatiques.

Comme l’indique le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux se sont engagés à investir dans des initiatives de soutien aux maisons et aux bâtiments écoénergétiques et dans des programmes d’évaluation et d’étiquetage du rendement énergétique.

Malgré le nombre grandissant de choix pour les consommateurs, la méthode la plus rentable pour augmenter le rendement énergétique d’un bâtiment est demeurée inchangée depuis des décennies :

  • optimiser le rendement thermique de l’enveloppe du bâtiment en ajoutant plus d’isolant et en réduisant les ponts thermiques;
  • augmenter l’étanchéité de l’enveloppe du bâtiment.

L’enveloppe du bâtiment est généralement définie comme l’ensemble des composants qui séparent l’espace conditionné de l’espace non conditionné (l’air ou le sol à l’extérieur). Le rendement thermique et l’étanchéité de l’enveloppe du bâtiment ont une incidence sur l’efficacité énergétique de l’ensemble du bâtiment et un effet profond sur la quantité de pertes et de gains de chaleur. Les codes et les normes du bâtiment et énergétiques du Canada ont fait l’objet ou font actuellement l’objet de révisions et les exigences minimales en matière de rendement thermique pour les enveloppes de bâtiments à ossature en bois sont désormais plus strictes. Les bâtiments les plus écoénergétiques sont faits de matériaux qui résistent au flux de chaleur et qui sont construits avec précision pour tirer le meilleur parti de l’isolation et des pare-airs.

Pour optimiser l’efficacité énergétique, les murs extérieurs et les toitures doivent être conçus à l’aide de matériaux de charpente qui résistent au flux de chaleur et ils doivent inclure des pare-airs continus, des matériaux isolants et des barres d’étanchéité pour éviter la fuite de l’air par l’enveloppe du bâtiment.

La résistance au flux de chaleur de l’enveloppe du bâtiment dépend des caractéristiques des matériaux utilisés. Les assemblages isolés ne sont généralement pas homogènes dans l’ensemble de l’enveloppe du bâtiment. Dans les murs à ossature légère ou les toits, les pièces de la charpente apparaissent à intervalles réguliers et, à ces endroits, le taux de transfert de chaleur est différent de celui des espaces entre les pièces de la charpente. Les pièces de la charpente réduisent la résistance thermique du mur d’ensemble ou du plafond. Le taux de transfert de chaleur à l’emplacement des éléments de la charpente dépend des propriétés thermiques ou isolantes des matériaux de la structure. Le taux de transfert de chaleur le plus élevé à l’emplacement des pièces de la charpente s’appelle « pont thermique ». Les pièces de la charpente d’un mur ou d’un toit peuvent représenter 20 pour cent ou plus de la superficie d’un mur ou d’un toit extérieur et, comme le rendement thermique de l’ensemble dépend de l’effet combiné de la charpente et de l’isolation, les propriétés thermiques des matériaux de la charpente peuvent avoir un effet important sur la résistance thermique globale (efficace) de l’ensemble.

Le bois est un isolant thermique naturel en raison des millions de pochettes d’air qui se trouvent dans sa structure cellulaire. Comme la conductivité thermique augmente avec la densité relative, le bois est un meilleur isolant que les matériaux de construction denses. En matière de rendement thermique, les enveloppes de bâtiment à ossature en bois sont intrinsèquement plus efficientes que celles faites d’autres matériaux de construction courants, principalement en raison de la réduction des ponts thermiques entre les éléments structuraux en bois, y compris les montants, les colonnes, les poutres et les planchers en bois. Le bois perd moins de chaleur par conduction que tout autre matériau de construction. De plus, les techniques de construction d’ossature en bois permettent un large éventail d’options d’isolation, y compris l’isolation dans les cavités des montants et l’isolation extérieure rigide.

La recherche et la surveillance des bâtiments démontrent de plus en plus l’importance de réduire les ponts thermiques dans les nouvelles constructions et dans les bâtiments existants. Les ponts thermiques peuvent largement contribuer à la consommation énergétique de l’ensemble d’un bâtiment, au risque de condensation sur les surfaces froides et au confort de ses occupants.

Mettre l’accent sur l’enveloppe du bâtiment et l’aération au moment de la construction est une approche sensée, étant donné qu’il est difficile d’apporter des changements à ces systèmes par la suite. Les bâtiments à haut rendement énergétique coûtent typiquement plus cher que les constructions conventionnelles, mais le prix plus élevé à l’achat est souvent pallié, en partie à tout le moins, par des coûts de consommation d’énergie plus bas tout au long du cycle de vie du bâtiment. De plus, les bâtiments à haut rendement sont souvent de meilleure qualité et il fait mieux y vivre et y travailler. Construire des bâtiments plus écoénergétiques a également été démontré comme étant l’un des moyens les moins coûteux de contribuer aux objectifs de réduction de la consommation d’énergie et des changements climatiques.

Les constructeurs et les consommateurs ont accès à plusieurs programmes de certification et d’étiquetage qui abordent la question de la réduction de la consommation énergétique à l’intérieur des bâtiments.

Ressources naturelles Canada (RNCan) administre le programme R-2000, qui vise à réduire les exigences énergétiques des foyers de 50 pour cent comparativement à un logis construit selon le code du bâtiment. ENERGY STARMD, également administré par RNCan, vise une efficacité énergétique de 20 à 25 pour cent supérieure à celle du code. Le système de classification EnerGuide estime le rendement énergétique d’un foyer; il peut servir aux logis existants et à la planification de nouvelles constructions.

D’autres programmes de certification et systèmes d’étiquetage ont des cibles de rendement fixes. Maison Passive est une norme rigoureuse en matière d’efficacité énergétique dans les bâtiments qui vise la réduction de la consommation d’énergie et l’augmentation du rendement énergétique global. La charge de chauffage de l’espace doit être inférieure à 15 kWh/m2 et l’étanchéité doit être inférieure à 0,6 renouvellement par heure, à 50 Pa, pour des bâtiments à très basse consommation d’énergie qui ont besoin de jusqu’à 90 pour cent moins de chauffage et de climatisation que les bâtiments conventionnels.

La certification NetZero Energy Building, un programme du Living Future Institute, est un programme axé sur le rendement qui exige qu’un bâtiment ait une consommation d’énergie nette nulle pendant douze mois consécutifs.

Green Globes et Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) sont d’autres systèmes de notation des bâtiments connus dans le marché de la conception structurale et de la construction.

 

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter les ressources suivantes :

Rendement thermique des ouvrages à ossature légère – IBS no 5 (Conseil canadien du bois)

Code national de l’énergie pour les bâtiments

Ressources naturelles Canada

BC Housing

Maison Passive Canada

Green Globes

Conseil du bâtiment durable du Canada

North American Insulation Manufacturers Association (NAIMA)

International Living Future Institute