Le Code national du bâtiment du Canada (CNB) définit la sécurité incendie sous l’objectif OS1 : « Un objectif du Code est de limiter la probabilité qu’en raison de la conception ou de la construction du bâtiment, une personne se trouvant à l’intérieur ou à proximité du bâtiment soit exposée à un risque inacceptable de blessures sous l’effet d’un incendie. »
Dit simplement, la sécurité incendie est la réduction du risque pour la vie humaine que pose un incendie dans un bâtiment. Bien qu’il soit impossible d’éliminer complètement le risque d’être tué ou blessé dans un incendie, la sécurité incendie dans un bâtiment peut être assurée par des caractéristiques de conception structurale éprouvées qui minimisent, dans toute la mesure du possible, les risques de blessures causées par le feu.
Concevoir un bâtiment qui garantit un risque minimal ou qui respecte un niveau de sécurité incendie prescrit est plus complexe que de simplement envisager les matériaux de construction à utiliser, étant donné que tous les matériaux de construction sont concernés par le feu. Il faut tenir compte de plusieurs facteurs, notamment l’utilisation du bâtiment, le nombre d’occupants, la facilité de sortir du bâtiment en cas d’incendie et le mode de confinement des incendies.
Même les matériaux qui résistent aux incendies ne garantissent pas la sécurité d’une structure. L’acier, par exemple, perd rapidement sa résistance lorsqu’il est chauffé et son point de rupture diminue considérablement lorsqu’il absorbe la chaleur, ce qui met en danger la stabilité de la structure. Un système de plancher non protégé à solives en acier moulé à froid conventionnel se dégrade en 10 minutes, selon les méthodes d’essai normalisées de l’exposition au feu en laboratoire, tandis qu’un système de plancher non protégé de solives en bois conventionnel peut résister jusqu’à 15 minutes. Le béton armé n’est pas non plus immunisé contre un incendie. Le béton s’écaille sous des températures élevées, exposant ainsi le renforcement en acier et affaiblissant les pièces structurelles. Par conséquent, on reconnaît généralement qu’un bâtiment ininflammable n’existe tout simplement pas.
Le CNB ne réglemente que les éléments qui font partie du code du bâtiment. Les éléments de construction que l’on retrouve dans les bâtiments ne sont généralement pas réglementés par le CNB. Dans certains cas, toutefois, ils le sont par le Code national de prévention des incendies du Canada (CNPI).
La classification d’occupation des bâtiments ou des parties d’un bâtiment selon leur usage prévu tient compte des facteurs suivants :
- la quantité et le type de matières combustibles susceptibles d’être présentes (charge calorifique potentielle);
- le nombre de personnes susceptibles d’être exposées à la menace d’incendie;
- la superficie du bâtiment;
- la hauteur du bâtiment.
Cette classification d’occupation est le point de départ servant à déterminer les exigences de sécurité incendie qui s’appliquent à un bâtiment. La classification d’occupation d’un bâtiment du CNB dicte :
- le type de construction du bâtiment;
- le niveau de protection incendie;
- le degré de protection structurelle contre la propagation de l’incendie entre les parties d’un bâtiment utilisées à différentes finalités.
Un incendie peut se produire dans n’importe quel type de structure. La sévérité d’un incendie, cependant, varie selon la capacité d’une construction à :
- confiner un incendie;
- limiter les effets d’un incendie sur la structure de soutien;
- contrôler la propagation de la fumée et des gaz.
À divers degrés, n’importe quel type de construction peut être conçu comme un système (combinaison d’ensembles de construction) pour limiter les effets d’un incendie. Cela donne assez de temps aux occupants pour s’enfuir et aux pompiers pour accomplir leur tâche en sécurité.
La sécurité des occupants dépend également d’autres paramètres, comme la détection, les chemins de sortie et l’utilisation de systèmes automatiques de lutte et de protection contre l’incendie tels que les extincteurs automatiques. Ces concepts sont à la base des exigences du CNB.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter les ressources suivantes :
Manuel de calcul des charpentes en bois (Conseil canadien du bois)
Sécurité incendie dans la conception des bâtiments (Conseil canadien du bois)
Codes canadiens — Conseil national de recherches du Canada
Code national du bâtiment du Canada
Code national de prévention des incendies du Canada
Norme CSA O86, Règles de calcul des charpentes en bois
Fitzgerald, Robert W., Fundamentals of Fire Safe Building Design, Fire Protection Handbook, National Fire Protection Association, Quincy, MA, 1997.
Watts, J.M. Fitzgerald, Robert W., Approach to Fire-Safe Building Design, Fire Protection Handbook, National Fire Protection Association, Quincy, MA, 2008.
Rowe, W. D., Assessing the Risk of Fire Systemically ASTM STP 762, Fire Risk Assessment, American Society for Testing and Materials, West Conshohocken, PA, 1982.