La propagation de la flamme est avant tout une caractéristique de combustion superficielle des matériaux. L’indice de propagation de la flamme est un moyen de comparer la vitesse de propagation de la flamme sur la surface d’un matériau par rapport à un autre.
Les exigences relatives à l’indice de propagation de la flamme du Code national du bâtiment du Canada (CNB) visent essentiellement les finitions intérieures.
Tout matériau qui fait partie de l’intérieur du bâtiment et qui est directement exposé est considéré comme une finition intérieure. Cela inclut les bardages intérieurs, les planchers, les tapis, les portes, les garnitures, les fenêtres et les éléments d’éclairage.
Si aucun bardage n’est installé sur la face intérieure du mur extérieur d’un bâtiment, cette face est alors considérée comme étant le revêtement intérieur de finition, par exemple, une construction de montants et de poutres en matériau brut. De même, si aucun plafond n’est installé sous un plancher ou une toiture, le platelage exposé et les éléments structurels en matériau brut sont considérés comme le revêtement de plafond intérieur.
La méthode normalisée d’essai à laquelle renvoie le CNB pour déterminer les indices de propagation de la flamme est la norme CAN/ULC-S102, publiée par Normes ULC.
L’annexe D-3 du CNB, Division B, donne des renseignements génériques sur les indices de propagation de la flamme et de dégagement des fumées pour divers matériaux de construction.
Les renseignements ne portent que sur les matériaux génériques pour lesquels il existe d’amples données sur la résistance au feu (voir le Tableau 1 ci-dessous). Par exemple, le bois de construction, quelle qu’en soit l’essence, et le contreplaqué de sapin de Douglas, de peuplier et d’épinette, de l’épaisseur minimale indiquée, ont un indice de propagation de la flamme de 150.
En principe, pour les produits de bois d’au plus 25 mm (1 po) d’épaisseur, l’indice de propagation de la flamme diminue à mesure que l’épaisseur augmente. Les valeurs indiquées à l’Annexe D du CNB sont prudentes, car elles sont vouées à couvrir un large éventail de matériaux. Il n’est donc pas exclu que certaines essences et épaisseurs affichent en réalité des valeurs nettement inférieures à celles de l’Annexe D.
Le Tableau 2 ci-dessous classe les indices selon les essences de bois. Pour plus de renseignements sur les matériaux de marque et ignifuges, se renseigner auprès des organismes tiers de certification et de référencement ou auprès des fabricants. Les valeurs répertoriées dans le Tableau 2 s’appliquent au bois fini; cependant, aucune différence majeure dans l’indice de propagation de la flamme n’a été observée concernant le bois brut de sciage de même essence.
L’American Wood Council apporte des renseignements complémentaires dans sa publication « Design for Code Acceptance », DCA 1 Flame Spread Performance of Wood Products, pour les États-Unis.
Normalement, le fini de surface et le matériau sur lequel ce fini est appliqué contribuent l’un comme l’autre à la résistance générale à la propagation de la flamme. La plupart des finis de surface comme la peinture et le papier peint font généralement moins de 1 mm d’épaisseur et n’influent pas de façon significative sur l’indice global.
C’est la raison pour laquelle le CNB attribue les mêmes indices de propagation de la flamme et de dégagement des fumées aux matériaux courants tels que le contreplaqué, le bois de construction et le panneau de gypse, que ceux-ci soient bruts ou enduits de peinture, de vernis ou de papier peint cellulosique.
Il existe également des peintures et des enduits spéciaux ignifuges capables de réduire de façon considérable l’indice de propagation de la flamme d’une surface intérieure. Ces enduits sont particulièrement utiles dans le cadre de la réhabilitation d’un bâtiment ancien pour réduire l’indice de propagation de la flamme des matériaux de finition à des niveaux acceptables, en particulier dans les environnements qui nécessitent un indice de propagation de la flamme d’au plus 25.
En général, le CNB établit l’indice maximal de propagation de la flamme pour les finis de murs et plafonds intérieurs à 150, ce que la plupart des produits de bois sont capables d’obtenir.
Par exemple, le contreplaqué de sapin de Douglas de 6 mm (1/4 po) peut être brut, peint, verni ou recouvert d’un papier peint cellulosique classique. Cela s’est avéré acceptable d’après l’expérience réelle en matière d’incendie.
Autrement dit, dans tous les environnements où un indice de propagation de la flamme de 150 est autorisé, la plupart des produits de bois peuvent être utilisés en tant que revêtements intérieurs de finition sans devoir satisfaire à des exigences spéciales de substances ou d’enduits ignifugeants.
Lorsqu’un incendie se déclare dans une pièce, le plancher est généralement la dernière partie à s’enflammer, la couche d’air la plus froide se trouvant en effet au niveau du sol. C’est pour cette raison que le NBCC, comme la plupart des autres codes, ne réglemente pas l’indice de propagation de la flamme des planchers, à l’exception de certaines aires essentielles dans les bâtiments de grande hauteur :
- les issues;
- les corridors à l’extérieur des pièces;
- les cabines d’ascenseur;
- les espaces utilitaires.
Les matériaux de plancher classiques comme les parquets de bois dur et les tapis peuvent être utilisés presque partout dans les bâtiments de tout type de construction.