Fondations permanentes en bois

On peut changer l’aspect du bois en l’enduisant d’un revêtement pour bâtiment. Ceux-ci, comme les peintures et les teintures, sont appliqués à la surface des bâtiments ou des structures d’extérieur, comme les terrasses. Les revêtements ont plusieurs fonctions : ils sont décoratifs, facilitent le nettoyage des bâtiments et des structures et assurent une protection contre l’humidité, ce qui permet au bois de durer plus longtemps. Cependant, les revêtements ne doivent pas être considérés comme une solution de rechange au traitement de préservation. Sur cette page, nous expliquons les caractéristiques de base des différents types de revêtements pour bois d’extérieur et leurs fonctions respectives.

Types de revêtement – Opacité
Les revêtements pour bâtiment conçus pour le bois comprennent en général les peintures, les teintures, les vernis et les hydrofuges. On peut les classer selon différents critères. L’une des méthodes courantes consiste à les différencier selon leur aspect. On regroupe souvent les revêtements dans trois catégories : 1) opaques; 2) semi-transparents; 3) transparents. Ces termes indiquent à quel point le produit de finition laissera transparaître les caractéristiques naturelles du bois.

Un revêtement opaque ne laisse pas transparaître la teinte naturelle du bois et, selon son épaisseur, il peut aussi masquer en tout ou en partie sa texture. Il protège efficacement le bois de la détérioration causée par les rayons du soleil. De plus, il empêche l’humidité de le pénétrer. Ce type de revêtement est habituellement le plus durable. Les revêtements opaques englobent les peintures et les teintures opaques.

Un produit de finition transparent ou semi-transparent, comme une teinture ou un hydrofuge, peut changer la couleur du bois, mais il laisse tout de même transparaître le fil et la texture, de sorte que le bois conserve un « aspect naturel ». Ces produits de finition aident à protéger le bois contre l’humidité dans une certaine mesure, mais le niveau de protection varie considérablement d’une teinture à l’autre. Par ailleurs, ils protègent le bois des dommages causés par les rayons du soleil, mais cette protection varie selon leur teneur en absorbeurs UV organiques ou en pigments minéraux. La distinction entre les revêtements transparents et semi-transparents est parfois floue. Les revêtements transparents laissent transparaître davantage le fil et la texture. Les revêtements d’extérieur transparents qualifiés de « clairs » peuvent tout de même contenir une certaine quantité de pigments pour rehausser la couleur naturelle du bois et faciliter l’application, en délimitant visuellement les zones vernies et non vernies. Cependant, il importe de mentionner que les produits transparents conçus pour être employés à l’intérieur NE doivent PAS être utilisés à l’extérieur, car ils vont se dégrader rapidement s’ils sont exposés aux rayons du soleil et aux intempéries

Beaucoup de revêtements transparents sont commercialisés en tant que produits qui protègent le bois contre l’humidité (hydrofuges). D’un point de vue technique, ils peuvent donc être considérés comme des « traitements » pour le bois plutôt que des revêtements, étant donné qu’ils servent surtout à rendre le bois étanche et à limiter l’apparition de gerces et de fentes, mais ne le protègent que très peu ou pas du tout contre les ultraviolets. Cela signifie qu’ils se dégradent habituellement plus rapidement que les produits de finition pigmentés, mais ils aident néanmoins à ralentir le vieillissement en limitant la pénétration de l’eau. Il est à noter que les hydrofuges sont souvent à base d’huile et renferment de la cire qui nuit à l’adhérence des couches ultérieures. La plupart de ces produits ne doivent donc pas être employés comme traitement de surface sous la peinture. Par contre, les hydrofuges transparents se démarquent des autres produits, car ce sont eux qui permettent le plus au bois de conserver son aspect, avec peu ou pas d’entretien. Autrement dit, ces produits ne changent pas la couleur du bois, de sorte que les zones non revêtues paraissent moins quand le revêtement s’use.

Types de revêtement – Supports

Les revêtements sont aussi couramment classés en fonction du type de support (base) : les produits sont soit à base d’eau, soit à base de solvant. Quand on souhaite avoir un produit à faible teneur en composés organiques volatils (COV) ou facile à nettoyer, il est préférable d’utiliser un produit à base d’eau. Les revêtements à base d’eau accaparent maintenant la plus grande part du marché en raison d’exigences réglementaires plus strictes en matière d’environnement, plus particulièrement concernant la qualité de l’air et la santé, et de la demande des clients. Comparativement aux produits de finition à base de solvant, ceux à base d’eau sentent moins fort et l’eau suffit pour les nettoyer, donc aucune essence minérale n’est nécessaire. Les revêtements à base d’eau sont en général plus souples (c.-à-d. moins susceptibles de craqueler lorsque le bois sous-jacent gonfle ou se rétracte sous l’effet des variations d’humidité) et perméables à la vapeur d’eau

Les peintures à base d’eau sont souvent appelées peintures au latex. Les peintures à base de solvant sont couramment appelées peintures à l’huile. Par ailleurs, les peintures alkydes sont habituellement à base de solvant (mais pas toujours). Même si les peintures sont souvent désignées comme des produits au latex ou à base d’huile/alkydes, il est plus pratique de les considérer comme étant soit à base d’eau, soit à base de solvant. En général, les revêtements à base d’eau, notamment les peintures acryliques, sont moins sujets à la décoloration et au farinage que les produits alkydes. La technologie des peintures et produits de finition à base d’eau a beaucoup évolué et ceux-ci peuvent égaler ou surpasser les propriétés des produits à base de solvant.

Types de revêtement – Épaisseur de feuil
Les revêtements pour le bois sont parfois catégorisés selon l’épaisseur du feuil qu’ils forment à la surface du bois. Les peintures, les teintures opaques et les vernis sont souvent appelés matières filmogènes, car ils créent une couche de matière continue sur la surface du bois. Les teintures semi-transparentes et transparentes, les hydrofuges et les huiles naturelles sont quant à eux appelés produits de finition pénétrants, car ils traversent les pores du bois, qui restent visibles, tout comme la texture, sans laisser de feuil épais à la surface du bois. Cependant, tous les revêtements créent un feuil sur la surface, épais pour certains, mince pour d’autres, et les produits pénétrants n’imprègnent qu’une mince couche du bois. Quoi qu’il en soit, il peut s’avérer utile de savoir si un produit forme un feuil épais, car une fois détérioré, ce type de revêtement est difficile à décaper et une nouvelle application s’impose. Cela s’explique par leurs modes de défaillance différents : un revêtement cohérent qui forme un feuil épais, comme la peinture, se détériore en craquelant ou en s’écaillant, alors qu’un produit pénétrant formant un feuil mince, comme une teinture, se dégrade en s’érodant.

Les revêtements peuvent-ils protéger le bois?

Les revêtements peuvent protéger temporairement la surface du bois des rayons du soleil, de l’humidité et de l’altération atmosphérique, mais ne sont pas efficaces contre la pourriture. Ils sont surtout employés à des fins esthétiques. Néanmoins, ils peuvent ralentir les effets dommageables de l’altération atmosphérique et assurent une certaine protection contre l’humidité, un facteur en cause dans la pourriture. Par ailleurs, les revêtements aident à préserver la durabilité naturelle des essences, comme le thuya géant, en limitant la lixiviation des agents protecteurs présents naturellement dans le bois. Les effets protecteurs de tous les revêtements dépendent bien sûr de l’entretien dont ils font l’objet. Aucun revêtement ne durera indéfiniment et une nouvelle application doit être faite périodiquement, peu importe le revêtement.

Vieillissement
Le vieillissement est la lente dégradation de la surface qui se produit quand le bois est exposé aux intempéries. Il ne faut pas confondre le grisonnement du bois par vieillissement avec la pourriture causée par les champignons décomposeurs, qui peuvent pénétrer profondément dans le bois et réduire considérablement la résistance du bois, en peu de temps. En effet, le vieillissement est plutôt provoqué par les ultraviolets, l’eau, l’oxygène, la lumière visible, la chaleur, les particules déplacées sous l’action du vent, la pollution atmosphérique, et dans certains cas, par l’effet de certains microorganismes. Soumis à ces facteurs, le bois laissé à l’extérieur, hors sol, sans revêtement changera rapidement d’aspect. Sa couleur sera altérée par la photodégradation, la lixiviation chimique et d’autres réactions chimiques; le bois pâle deviendra légèrement plus foncé et le bois foncé pâlira, mais ces deux types finiront éventuellement par adopter une teinte gris-argenté. De plus, la surface deviendra rugueuse, gercera et s’érodera, devant l’action répétée des rayons ultraviolets, du mouillage et du séchage, et de l’abrasion par les particules soulevées par le vent. Par conséquent, le bois vieilli a un cachet « rustique». Certains microorganismes et lichens peuvent coloniser le bois, mais l’état de sa surface n’est pas propice au développement de la pourriture. Il faut souligner que le vieillissement n’est présent qu’à la surface du bois, à une profondeur de 0,05 à 0,5 mm. Tant que la pourriture ne se développe pas, la structure interne des grosses pièces de bois vieilli demeure solide et celles-ci peuvent être employées pendant encore plusieurs années. Pour limiter les signes de vieillissement et améliorer son aspect esthétique, on peut appliquer un revêtement sur le bois laissé à l’extérieur, hors sol.

Liens vers des articles sur le vieillissement publiés sur le site Web du Forest Products Laboratory (FPL) du département de l’Agriculture des États-Unis (en anglais seulement) :

Weathering and Protection of Wood :

http://www.fpl.fs.fed.us/documnts/pdf1983/feist83a.pdf

Weathering of Wood :

http://www.fpl.fs.fed.us/documnts/pdf2005/fpl_2005_williams001.pdf

Remerciements

Le contenu de cette page a été révisé par M. Sam Williams (Ph. D.) du FPL, M. Philip Evans (Ph. D.) de l’Université de la Colombie-Britannique et M. Greg Monaghan, chef du groupe des revêtements spécialisés chez Rohm and Haas, mais la version finale ne reflète pas nécessairement leurs points de vue sur toutes les questions.